Sous couvert d'anonymat
J'écrivais hier, à une amie très chère, à propos de moi, bien sûr, n'ai-je pas déjà dit que je suis en boucle autour de mon nombril?
Les mots se déposaient tous seuls sur la page blanche, le clavier au bout de mes doigts ne m'obéissait plus, j'écrivais machinalement.
"Je suis capable de me priver, de dire : "Je ne bois pas. Je ne fume pas. Ce serait tellement simple de dire : " je ne mange pas ". Ne plus me remplir. Fermer la bouche. Ne plus rien y introduire. Et mourir."
Voilà, le mot était lâché.
Je mange pour ne pas mourir.
Alors que depuis des lustres je me dis que je mange trop, que c'est mauvais pour ma santé et que c'est un suicide à petit feu. Or en écrivant cela, je me dis que cela pourrait être l'inverse! Que j'aie tellement peur de mourir qu'il me faille rester grosse. Cela ne m'avait jamais traversé l'esprit!
Les cancéreux que j'ai vus peu avant leur dernier soupir, au fond de leur lit, ils n'étaient pas bien épais. Méconnaissables même pour certains. Quand on maigrit on meurt. C'est l'association qui s'est formée dans ma petite tête.
Et apparemment je ne veux pas mourir.
Pas encore
Alors je mange.
Me voilà bien avancée...
Pour Coumarine, jamais au grand jamais je n'aurais osé poster ce billet ici si j'avais été identifiable...
Est-il besoin de préciser qu'en écrivant ces mots ici le barrage des larmes a cédé...