Trahison

Quand j'étais petite, une tante m'avait promis le vélo que mes parents n'avaient pas les moyens de m'acheter (je les soupçonne en vrai d'avoir eu les moyens, mais ils n'en voyaient pas l'utilité, ou l'importance que ce vélo représentait à mes yeux...)

Cette tante avait des sous, pour elle, ce vélo, ce n'était rien du tout. Elle me l'avait promis,  j'avais 5 ou 6 ans, j'en rêvais la nuit, le jour, je le voyais mon beau vélo rouge...

Et à 51 ans, je l'attends encore.

A 51 ans, chaque promesse non tenue à mon égard a le même goût de trahison que ce vélo jamais offert...

Je n'ai jamais fait aucune promesse sans être sûre que j'allais la tenir. Je préférais dire non, à mes enfants, à des enfants, à mes amis, plutôt que de ne pas tenir une promesse incertaine.

Quelqu'un qui compte à mes yeux m'avait promis de m'écrire cette semaine.

Depuis trois jours, je suis triste. Silencieuse, moi la bavarde impénitente. Je suis seule et triste dans mon coin. Je me tais. Et j'attends. Je consulte ma boîte mail 200 fois par jour.
Je compulse sur le clavier.
Je suis la reine de la compulsion.

Hier j'avais un programme génial à la Comédie du livre. J'ai tout annulé, je suis restée à la maison, sans me laver, sans m'habiller.

Tout ça pour une promesse non tenue.

Je sais que je ne devrais pas y accorder autant d'importance. Mais je le vis comme une trahison. C'est plus fort que moi...

J'essaye de m'occuper les mains et l'esprit, mais cette pensée est là, obsédante... et je m'en veux d'être aussi vulnérable. Aussi fragile sous mes dehors de femme forte et bien dans sa peau.

Encore une fois, si les gens de mon entourage étaient au courant de cette facette de ma personnalité, ils seraient stupéfaits!!!

Heureusement que je t'ai, mon blog secret, pour me confier !!!