Emotions
Certains mangent quand ils sont malheureux. D'autres quand ils sont heureux. Moi je mange tout le temps. Pour combler mon ennui. Pour consoler ma peine. Et pour fêter ma joie. Dans tous les cas, c'est le bonheur des papilles. Celui qui passe avant tout. Avant tout le reste. Le plaisir immédiat, oral, basique, animal!
Le plaisir sans réfléchir, le plaisir qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Qui ne sent pas l'estomac lourd, les genoux fatigués et le gras accumulé, inesthétique et encombrant. Le plaisir qui rend malheureux.
Les détours des miroirs, la honte dans les magasins, la honte tout court de ne pas être capable de se réguler.
De résister au sucre. Au saucisson. Au camembert. Aux frites. Aux gâteaux. A toute cette nourriture accessible, appétissante, tentante. Toxique.